Ce jour là, le réveil a sonné aux aurores dans notre joli petit appartement, la valise attendait seule devant la porte et la nuit enveloppait encore nos esprits lorsque, les yeux encore gonflés par un sommeil un peu trop court, nous nous sommes dit au revoir pour quelques jours – avant de nous retrouver quelques temps plus tard à 2000 km de chez nous. Nous avons passé un merveilleux mois de Juin, à gonfler nos coeurs de souvenirs, à se familiariser avec l’inconnu, à apprivoiser un espace sans âme et à s’émerveiller devant les splendeurs de la Nature. Prendre son temps, ses marques – du Slow Travel, comme on aime a le nommer en ce moment. Mathieu attendait son nouveau projet en Nouvelle-Zélande avec impatience, des doutes aussi bien sûr, comme à chaque fois que l’on ne sait pas où l’on va. Mais chez nous, il y a cette résilience, ce petit grain d’insouciance qui fait que tout est bon à prendre et que le meilleur sera toujours devant nous. Les regrets de quitter, de laisser derrière soi sont fugaces, ils ne durent que l’espace d’un instant, d’un battement de cils, devant la perpective du renouveau.
On pourrait croire que l’histoire s’arrête là, mais ce serait sans compter sur les grains de sable qui s’immiscent parfois où l’on ne les attend pas. Ma peur à moi d’être jugée pour ce que je ne suis pas et celle qui suit son petit mari… Cette liberté bancale, sans routine ni repère, sans contrainte ni avenir, cette vie que nous avons choisi et qui nous a cueilli. Tel est celui qui croyait prendre.
Parfois je me blesse, je trébuche sur celle que j’aimerais être, sur l’idée lisse, entrepreneuse et sans défaut qu’il faut montrer partout et tout le temps… Ce n’est pas vraiment moi, moi j’ai envie mais j’ai peur, je voudrais mais je doute et constamment je remets en question cet espace où je dépose mes maux, mes joies, mes souvenirs, où je donne de moi et me dévoile à ceux qui ont la patience de lire entre les lignes. Parce que j’aime jouer avec les mots qui s’égarent ici et là dans ma petite tête et que les mots eux, aiment être lus. Heureusement, vous qui venez ici dans votre immense majorité – de passage, de longue date, assidus ou papillons, silencieux ou bavards – vous m’accompagnez dans cette auto-thérapie de partage et de bienveillance où les mots ne doivent servir qu’à s’évader, à faire voyager l’esprit au delà des rouages grippés de la vie de tous les jours.
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Nous continuons d’accumuler nos petites secondes, des petites poussières de rien, des petits souvenirs plus précieux que l’or ! Et vous commencez quand ?
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2 Comments
Bonjour Sabine, je me reconnais tellement dans ton texte ! Souhaiter êtres quelque d’autre, avec des qualités d’aventureuse et sans peur. Mais comme tu le dis si bien, ce n’est pas moi, et tous les jours je dois me le répéter. Merci pour ce texte qui me rejoint et me touche. J’aime beaucoup l’expression “Slow Travel”, cette façon lente de savourer la vie.
Bisous et bon weekend!
Coucou Anne,
Merci tout plein <3 désolée de ne pas t'avoir répondu avant, j'ai fait une longue pause 😀
Je suis heureuse que ce texte t'ai plu, heureuse que tu reconnaisses un peu dedans !
J'espere que tu te portes bien dans ton si joli Canada,
Des bisous et une merveilleuse fin de semaine a toi !